Grève de la faim contre le mépris: n’i a pro d’estar #mespresats

Signez la pétition en ligne de soutien à David Grosclaude en grève de la faim :

https://www.change.org/p/gr%C3%A8ve-de-la-faim-pour-la-langue-occitane-cc-gouvernementfr-fhollande?recruiter=21543850&utm_source=share_petition&utm_medium=email&utm_campaign=share_email_responsive

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Voici la lettre de David Grosclaude, conseiller régional d’Aquitaine qui entame une grève de la faim pour manifester son attachement à la Langue Occitane aujourd’hui menacée par un Etat Français méprisant.

Acte courageux qui touchera tous ceux qui sont conscients que les langues de nos territoires sont un trésor à entretenir et à développer.

Amis Occitans, Basques, Catalans, Bretons, Corses, Alsaciens… j’ose espérer que vous signerez en masse cette pétition car ce soir, mercredi 27 mai, cet homme debout met en jeu sa santé pour l’avenir de nos enfants.

Mercés / Milesker / Gràcies / Mersi bras / Grazia / Merci…

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Chères amies

Chers amis

Assez de mépris pour notre langue !

Les signes de mépris de la part de l’État pour notre langue se succèdent et se multiplient. Avec le dernier en date, l’accumulation me contraint à mener une action pour laquelle je sollicite votre soutien. C’est une action en faveur de la dignité de notre engagement pour la reconnaissance de la langue occitane.

Je m’installe, ce jour, dans le hall de l’Hôtel de Région à Bordeaux et j’y entame une grève de la faim. Je souhaite dénoncer l’absence de suites donnés par les services de l’État un projet voté par l’assemblée régionale d’Aquitaine et par l’assemblée régionale de Midi-Pyrénées en juin 2014. Cela fait bientôt un an !

Ce projet, afin de voir le jour officiellement, ne nécessite que la publication d’un décret au Journal Officiel. Il s’agit de la création de l’Office Public de la Langue Occitane (OPLO) sous la forme d’un Groupement d’Intérêt Public (GIP). Ce sera un organisme interrégional destiné à promouvoir une politique en faveur de la langue occitane, dans plusieurs domaines et résolument tourné vers le développement de la langue. Il s’agit de faire en sorte que le nombre de locuteurs cesse de baisser et qu’il augmente à terme. C’est pour cette raison qu’il est tourné en priorité vers les jeunes générations.

Que des délibérations de deux assemblées régionales soient traitées avec si peu de considération —pour ne pas dire avec du mépris— n’est pas acceptable. Cela ne fait que donner des arguments à tous ceux qui pensent que la politique consiste seulement à faire des promesses que l’on ne tient pas. Que diront-ils alors si les décisions votées ne sont pas mises en oeuvre ?

Quand deux régions décident de mener une politique commune pour promouvoir notre langue, dont on sait qu’elle est menacée, l’État est non seulement aux abonnés absents, mais il bloque. C’est aussi le cas sur d’autres dossiers concernant notre langue.

Ce blocage de l’État central lorsqu’il s’agit de traiter de la question des langues dites régionales est récurrent. Il existe des réticences à chaque fois que cette question des langues est mise en débat. N’est ce pas le cas aujourd’hui avec la réforme du collège ? Que deviendra l’enseignement de l’occitan et en occitan ? Les craintes sont grandes et justifiées de mon point de vue.

J’ai été sollicité en 2013 pour participer aux travaux d’une commission sur la pluralité linguistique, à l’initiative de la ministre de la Culture. Cette commission a auditionné des dizaines de personnes, a travaillé pendant plusieurs semaines, et a nécessité de très nombreuses réunions. Un rapport a été publié, contenant des propositions très concrètes et très facilement applicables ; il n’y a eu aucune suite. Quel gâchis !

Je tiens à souligner qu’en tant qu’élu délégué, j’ai travaillé au projet d’Office Public avec le soutien du président de la Région Aquitaine et avec l’aide entière des services et en parfaite entente avec mon collègue de Midi-Pyrénées.

Alors que le mandat des élus régionaux arrive à son terme j’estime avoir des comptes à rendre. J’assume mes responsabilités d’élu et chacun doit prendre les siennes.

Il existe un blocage et, de mon point de vue, du mépris. J’interpelle l’État et particulièrement ses services centraux. Il faut que cette situation cesse.

Vous connaissez mon engagement en faveur de la langue, je compte sur votre soutien.

Je vous remercie.

David Grosclaude 

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